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  • Photo du rédacteurCatherine Lauzon

COENSEIGNER LA LECTURE ET L'ÉCRITURE À L'AIDE DE LA LITTÉRATURE JEUNESSE EN PREMIÈRE ANNÉE

Exemple d’une séquence d’activités vécue en coenseignement dans une classe de 1ere année pour travailler la lecture et l’écriture avec la littérature jeunesse.


L’un des avantages que me procure le coenseignement c’est que je peux davantage varier mes pratiques pédagogiques et travailler selon d’autres intérêts pédagogiques comme l’intégration de la littérature jeunesse. En effet, lors de ma formation de deuxième cycle universitaire, j’ai eu la chance d’avoir un cours sur la littérature jeunesse — cours que je n’avais jamais eu au baccalauréat en adaptation scolaire et j’y ai vu un énorme potentiel d’utilisation de celle-ci pour motiver les élèves en lecture en plus de travailler la lecture et l’écriture de façon plus concrète avec les élèves. L’utilisation de la littérature jeunesse est ainsi plus difficile à intégrer lorsqu’on travaille dans un contexte de dénombrement flottant, car les objectifs ciblés sont souvent plus précis (ex. : développer des stratégies d’identification des mots écrits en lecture).


C’est ainsi que la littérature jeunesse a pris une place plus importante dans ma pratique au cours des dernières années donnant par le fait même le goût à certains de mes collègues de l’exploiter davantage à leur tour. Je vous présente donc dans cet article une séquence d’activités vécue en coenseignement dans une classe de première année pour travailler essentiellement la compréhension en lecture et les stratégies d’écriture de mots à partir d’albums jeunesse. Cela offre également un exemple d’une planification qui peut être mis en place en coenseignement en variant certains dispositifs de celui-ci.


Planifier notre séquence d’enseignement en ciblant des objectifs d’intervention


Je travaille dans un milieu allophone où la compréhension du vocabulaire et la compréhension en lecture sont des besoins qui ressortent inévitablement chaque année. Travailler la compréhension en lecture ainsi que certains concepts liés au récit (personnage, lieu, temps ainsi que les mots-questions associés) sont des objectifs que nous avons ciblés pour cette séquence d’intervention. Nous avons également ciblé un objectif au niveau de l’écriture de mots étant donné que nous étions en début d’année (septembre). Cela nous a donc permis de travailler des stratégies d’écriture qui seraient utiles aux élèves lors de l’écriture de phrases ou de textes plus tard dans l’année.



La suite de la planification ainsi que les différents documents se trouvent dans la section Intervention dans l’onglet Documentation.


Période 1 — Repérer les personnages d’un récit (QUI)


Lors de la première période de coenseignement, nous avons décidé de travailler le concept de personnage et par le fait même le mot-question « qui » en plus de faire une mini-leçon pour montrer la stratégie « Comment écrire des mots ? »


- Lecture interactive de l’album On ne mange pas ses camarades de classe de Ryan T. Higgings pendant que l’une de nous prenait des notes des réponses des élèves durant la lecture interactive.


*Il est à noter que pour faciliter l’animation d’une lecture interactive, j’utilise des autocollants adhésifs, plus communément appelés post-it, de différentes couleurs où j’inscris les questions que je vais poser aux élèves en lien avec chaque composante de la lecture (compréhension, interprétation, réaction, appréciation). Chaque couleur est associée à une composante.


- En grand groupe, discussion des personnages présents dans l’album et exemples d’autres personnages qui peuvent se trouver dans des histoires (personnes, animaux, etc.)


- Animation d’une mini-leçon d’écriture sur la stratégie « Comment écrire des mots ? »



- Activité individuelle, avec support des deux enseignantes, où les élèves étaient invités à dessiner un personnage de leur choix et à identifier des parties de celui-ci en utilisant la stratégie d’écriture présentée.


Période 2 — Repérer les lieux d’un récit (OÙ)


Lors de la deuxième période de coenseignement, nous avons travaillé les lieux d’un récit (mot-question où) tout en permettant aux élèves de continuer à s’exercer dans l’utilisation de la stratégie d’écriture.


- Lecture interactive de l’album Bonjour Facteur de Michaël Escoffier et Matthieu Maudet pendant que l’une de nous prenait des notes des réponses des élèves durant la lecture interactive.


- Discussion sur les lieux présents dans l’album et les indices qui permettaient de les reconnaitre (images)


- Activité individuelle, avec support des deux enseignantes, où les élèves étaient invités à dessiner et à écrire deux endroits où se déroule le récit.


Période 3 — Repérer les lieux d’un récit (suite)


Étant donné qu’après notre précédente période, nous avions observé que plusieurs élèves avaient encore de la difficulté avec les concepts de lieux, nous avons décidé de faire une deuxième période où l’on travaillait les lieux. Par ailleurs, lors de cette période de coenseignement, l’enseignante de la classe prenait individuellement chaque élève à tour de rôle pour faire une évaluation formative individuelle en lecture pour établir un portrait des besoins de la classe (nom et son des lettres, lecture de syllabes et de mots, rappel d’une histoire lue). L’activité en grand groupe a donc été majoritairement réalisée avec moi.


- Présentation de l’imagier Bien cachés… de Elo


- Discussion sur les lieux présentés dans l’imagier ainsi que sur d’autres lieux qu’ils connaissent (magasin, restaurant, parc, savane, forêt, etc.)


- Création d’un imagier collectif de différents lieux. Chaque élève devait choisir un lieu et dessiner des éléments qui se retrouvent dans ce lieu en identifiant ceux-ci à l’aide de la stratégie d’écriture travaillée dans les précédentes périodes. Par la suite, les pages ont été réunies pour créer un imagier collectif qui a été déposé dans le coin lecture de la classe.


- Création de l’imagier collection sous format numérique (application Ipad Book Creator) avec enregistrement de la voix des élèves pour présenter son lieu afin d’envoyer le produit final aux parents de la classe.



Période 4 — Travailler le temps dans un récit (QUAND)


Lors de la quatrième période de coenseignement, nous avons travaillé les indices de temps d’un récit (mot-question quand) tout en réinvestissant les autres concepts travaillés jusqu’à présent dans un jeu en grand groupe.


- Lecture interactive de l’album Le lion et l’oiseau de Marianne Dubuc pendant que l’une de nous prenait des notes des réponses des élèves durant la lecture interactive.


- Discussion tout au long de l’histoire des indices de temps (saisons, jour et nuit, etc.). Par la suite, présentation d’éléments de temps que l’on peut observer au quotidien (saisons, calendrier, date, mois, fêtes, moment de la journée, etc.)


- Pour conclure la période, nous avons coanimé le jeu « Qui va sauver la princesse ? » des Éditions Placote en grand groupe. Nous avons projeté le jeu au TNI à l’aide d’une caméra document et nous avons formé quatre équipes dans la classe qui devait répondre aux questions du jeu (qui, où, quand). Ils devaient se consulter en équipe afin de donner une réponse. Lorsque la réponse donnée était la bonne, leur pion avançait sur la planche de jeu.

Période 5 — Effectuer le rappel d’une histoire à l’oral à l’aide de phrases complètes


Lors de la cinquième période, nous voulions introduire le concept de phrase à l’oral (qui – fait quoi) et pratiquer le rappel d’une histoire.


- Animation de la première leçon de la phrase à l’aide du matériel « La grammaire de la phrase en 3D ».


- Retour sur l’album Le lion et l’oiseau et sur les éléments travaillés du récit, soit les personnages, les lieux et le temps.


- Modélisation par l’un des intervenants d’un rappel complet de l’album Le lion et l’oiseau.


- En équipe de deux, chaque élève devait se raconter l’histoire dans ses mots. Nous avions affiché quelques images tirées de l’album au tableau blanc interactif pour offrir un support visuel aux élèves. Chaque enseignant avait ciblé deux équipes à soutenir lors de cette activité afin de fournir du support quant à l’utilisation d’un vocabulaire précis en français et l’utilisation de phrases complètes (offrir un modèle adéquat de reformulation lorsque la phrase utilisée était incomplète ou mal structurée.)


Période 6 : Activité de synthèse (qui, où, quand, voulait)


Cette dernière période est une période de coenseignement qui permet de réinvestir les différents concepts travaillés jusqu’à présent. Elle nous permet également de valider les concepts qui sont à revoir avec certains élèves.


- Lecture de l’album La souris qui rugit de Rachel Bright et Jim Field


- Retour rapide sur les concepts travaillés jusqu’à présent (personnages, lieux, indices de temps, etc.). Nous avons également ajouté le pictogramme « voulait » pour savoir ce que le personnage principal voulait au début de l’histoire.


- Activité individuelle, avec support et rétroaction des deux enseignantes, où les élèves étaient invités à dessiner les principaux éléments du récit (Qui sont les personnages ? Où se déroule l’histoire ? Quand se déroule l’histoire ? Que voulait le personnage principal ?) Une fois les éléments dessinés, ils essayaient d’écrire leur réponse.


*Les travaux présentés sont ceux réalisés l'an passé. Les consignes données étaient différentes. Je n'avais malheureusement pas de photos des travaux réalisés cette année avec leur essai d'écriture.

L’activité proposée peut être refaite en cours d’année avec d’autres albums qui respectent une certaine structure narrative. Elle permet de revenir sur les différents concepts. Nous pouvons également poursuivre en demandant aux élèves le problème dans l’histoire ainsi que la solution et la fin de l’histoire. Cela permet ainsi de valider la compréhension des élèves lorsqu’un texte leur est lu, mais également de faire ressortir les principaux éléments d’un récit, ce qui facilite le rappel d’une histoire par la suite.


Ces activités peuvent évidemment se vivre lorsqu’un enseignant est seul en classe. Toutefois, le fait d’être deux enseignantes permet d’une part de faciliter la prise de notes en plus d’offrir plus de support et de rétroaction aux élèves lors du travail. Ainsi, certains élèves avaient beaucoup de difficulté à distinguer les lieux des indices de temps. En étant deux, nous avons le temps de revoir avec eux à partir de l’album les deux concepts. Également, dans des activités à l’oral comme lors du rappel de l’histoire, nous avons la possibilité d’offrir de la rétroaction immédiate aux élèves qui ont plus de difficulté à s’exprimer (élève dont le français est peu acquis ou élève qui éprouvent des difficultés langagières par exemple). Finalement, étant donné que la plupart des activités demandaient à l’élève d’utiliser la stratégie pour écrire des mots, la présence de deux enseignants était aidante. En effet, au début de la première année, plusieurs élèves bloquent devant leur difficulté à écrire des mots étant donné que leurs connaissances du système grapho-phonétique sont moins développées. La présence de plus d’un intervenant permet de répondre plus rapidement à leurs inquiétudes en les encourageant et leur montrant les outils qu’ils peuvent utiliser pour s’aider.


Pour avoir accès à la majorité des documents présentés, veuillez consulter la section « Intervention » dans l’onglet « Documentation ».

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